J’ai une question

La plupart des chevaux ont une inflammation des voies respiratoires et alors!

20/11/2018
La plupart des chevaux ont une inflammation des voies respiratoires et alors!

Qui n'a jamais dit : "oh mon cheval tousse à l'échauffement mais ce n'est pas grave, il se dégage la gorge!" or ceci est un des signes qui peuvent faire penser à une maladie des vois respiratoires, pour comprendre le mécanisme de l'inflammation des voies respiratoires, de l'asthme et de la réction allergique... lisez cet article! 

La plupart des chevaux ont une inflammation des voies aériennes-alors quoi!

Rédigé par: Dr David Marlin

La majorité des propriétaires de chevaux savent maintenant que sur un échantillon de chevaux normaux "sains",  il sera très probablement trouvé, à des degrés différents, une inflammation des voies aériennes sur 7 ou 8 chevaux sur 10. Cela soulève donc une question importante, si ceci est si fréquent est-ce pour autant normal

Avant de commencer, il serait bon de faire le point sur quelques définitions ou termes.

Selon la partie du corps « attaquée », la réponse du système immunitaire est différente. 

Si nous commençons par l'inflammation en général, l'inflammation est une réponse des tissus vivants aux stimuli nocifs tels que la chaleur, le froid, les polluants atmosphériques (p. ex. ozone, PM10 des gaz d'échappement de voiture, suie, fumée), les pollens, les spores fongiques (champignons), les poussières ou acariens des fourrages, les particules (poussière, fibre de verre, amiante, poussière de ciment, poussière de bois, squames animales), le Gaz (p. ex. peroxyde d'hydrogène, acide sulfurique) et les liquides. 

En outre, l'infection par des bactéries, des virus ou des protozoaires conduit également à une réponse inflammatoire. 

La réponse inflammatoire est générée par les cellules du système immunitaire habituellement en raison de l'un ou l'autre : contact avec la peau, ingestion ou inhalation. 

Quand un cheval ou une personne réagit à quelque chose on dit qu'ils sont devenus sensibilisés. Se créer alors une réaction allergique. Une réaction allergique est une réaction excessive à quelque chose. Par exemple, sur une personne allergique aux arachides, son système immunitaire réagit de 100 ou 1000 fois plus vigoureusement aux différents types de protéines présentes dans l'arachide. 

Nous avons cinq types de réponse inflammatoire – irritation (p. ex. ozone, gaz, froid), Allergie (p. ex. pour les aliments spécifiques, les pollens, les spores fongiques), Infection (p. ex. associée à une infection virale ou bactérienne), réponse inflammatoire due à des blessures physiques (par exemple la réponse d'une cheville tordue est inflammatoire) et enfin un réponse inflammatoire associée à de nombreux processus de maladies non infectieuses (p. ex. inflammation du muscle cardiaque dans une maladie cardiaque, inflammation du foie dans une maladie hépatique).

Qu'est-ce que une inflammation? Les principales caractéristiques de l'inflammation sont:

Chaleur

Douleur

Rougeur

Gonflement

L'origine du terme inflammation se rapporte au latin inflammare, ce qui signifie «mettre le feu» et reflète la chaleur et la rougeur des composants de l'inflammation. Les réponses inflammatoires peuvent se produire très rapidement, parfois en quelques secondes et peuvent durer des années.

La nature, la sévérité et la durée de la réponse inflammatoire dépendent de la sévérité et de la durée de l'exposition, de ce à quoi le cheval a été exposé et aussi de la santé et de la génétique actuelle du cheval.

Considérons un cheval de six ans sans maladie respiratoire évidente et mis dans une écurie poussiéreuse pour la première fois. Ce cheval pourrait subir une réponse inflammatoire aiguë (rapide et courte). Les voies respiratoires peuvent, en quelques minutes se restreindre un peu, il peut y avoir une certaine augmentation du nombre de neutrophiles et d'éosinophiles dans les voies respiratoires (ceux-ci proviennent de l'approvisionnement en sang des poumons et dans le tissu pulmonaire lui-même et voyage dans les voies respiratoires). 

Les cellules qui produisent du mucus qui sont dans les parois des voies respiratoires peuvent produire un peu plus de mucus. Mais nous sommes peu susceptibles de nous apercevoir de quoi que ce soit. Si nous revenons quelques jours plus tard, nous pouvons encore ne pas être au courant de tout changement. Mais, disons que le cheval est dans cette écurie 12h par jour pour les 2 prochaines années. 

Une inflammation chronique (à long terme) pourrait se produire et avoir plusieurs conséquences. 

La première est que les parois des voies aériennes deviennent plus épaisses à la suite d'une inflammation répétée. Dans le même temps, les muscles autour des voies respiratoires, qui se contractent lorsque nécessaire pour protéger les poumons contre les irritants, deviennent plus épais et plus réactifs. Les cellules qui produisent du mucus peuvent aussi avoir augmenté la quantité de mucus qu'ils produisent ce qui conduit à des voies aériennes plus petites devenant bloquées. 

Maintenant, le cheval a de l'asthme équin (anciennement appelée MPOC ou BPCO équine). Il s'agit d'une maladie chronique dont le cheval ne va pas se remettre. Il peut être géré avec une meilleure qualité de l'air et des médicaments au besoin, mais les poumons de ce cheval ne reviendront pas à la  normale. 

L'asthme équin est une maladie pour la vie. 

Typiquement, il débute vers 5-6 ans. La chose étonnante est que jusqu'à ce que ces chevaux aient un  épisode clinique, personne ne se doute que le cheval a une maladie respiratoire (par exemple toux, écoulement nasal, réduction des performances, etc), le propriétaire peut ne pas être au courant de ce qui s'est passé dans les poumons.

Bien que les premiers symptômes de la dégradation du système respiratoire des chevaux soient silencieux, sauf sous endoscopie, le seul signal qui pendant des décennies a été considéré comme «normal» et qui ne doit pas être ignoré est la toux. 

Beaucoup de propriétaires interrogés sur la santé respiratoire de leurs chevaux diront que leur cheval "ne tousse jamais". Cependant, si nous posons une question légèrement différente, telle que «est-ce que votre cheval tousse lorsque vous commencez à monter ? beaucoup de propriétaires répondront «Oui», et diront  «Ah oui, il fait tousse à l’échauffement, mais c'est normal, il se dégage  la gorge». 

Le cheval cherche à se dégager de quelque chose, mais ce n'est pas dans sa gorge. 

Les chevaux qui présentent même des symptômes respiratoires très légers, comme la toux occasionnelle ou une légère décharge nasale occasionnelle, peuvent présenter des maladies respiratoires modérées à sévères.

Il y a plusieurs années, le Dr Colin Roberts, un spécialiste de la médecine respiratoire équine, et moi-même avions le suivi de huit chevaux d'endurance britanniques avant une compétition majeure. Tous les chevaux vivaient 24h/24h et 7j/7j dehors. Aucun n'a montré de symptômes des maladies respiratoires mais sept des huit chevaux été atteints.

Différentes études de chevaux «normaux» sans signes cliniques (c.-à-d. externes visibles) de maladies respiratoires ont régulièrement constaté que 70-80% des chevaux d’écuries avaient une maladie respiratoire.

Donc, retour à la question initiale, si c'est si commun, est-il normal et est-ce important? 

Pour comprendre si ceci est normal, nous devons examiner ce qui se passe dans les populations de chevaux sauvages. Ce que nous voyons ici est un niveau beaucoup plus faible de maladies respiratoires. Une des raisons pourrait être que ces populations vivent dans des régions où la qualité de l'air est meilleure, mais ce n'est probablement qu'une partie de l'explication. 

Une deuxième raison pourrait être liée à l'hypothèse d'hygiène. Dans certaines parties du monde où les gens sont régulièrement exposés à des parasites et ont moins de traitement antibiotique, il y a des niveaux beaucoup plus faibles de maladies de type allergique. 

Attention, je ne suggère absolument pas que les propriétaires ne doivent pas vermifuger leur cheval ou qu’ils doivent refuser un traitement antibiotique car ce sont deux des facteurs qui aident à expliquer pourquoi l'espérance de vie des chevaux domestiqués est probablement deux fois plus longues que celle des vrais chevaux sauvages. 

La dernière partie de l’explication, quand il s'agit de l'asthme équin, est susceptible d'être purement et simplement expliquée par l'exposition aux allergènes

Plus les allergènes et plus le temps exposé à des allergènes est longs plus il est probable de souffrir d'inflammation des voies aériennes.

Alors qu'une certaine exposition à ces allergènes se produit lorsque le cheval est à l'extérieur, la majorité de l'exposition vient dans l'écurie à cause du foin et ou de la litière et avec particulièrement la paille et les copeaux de qualité inférieure. 

En outre, les chevaux en écuries peuvent être privés de leur mécanisme de protection normale des voies aériennes : tête est en bas ce qui aide le mucus à remonter les voies respiratoires et réduit l'accumulation. 

L'accumulation de mucus est quelque chose que toutes les bactéries préfèrent ! 

Donc, il est clair que la réduction de l'exposition à des irritants potentiels et des allergènes peuvent réduire le risque d'inflammation des voies aériennes et à long terme.

Mais nous revenons à la question, C'est important? 

Tout d'abord, comme chez les personnes, les maladies respiratoires chroniques chez les chevaux nuisent à leur qualité de vie. Deuxièmement, les maladies respiratoires représentent une lourde charge financière :  factures vétérinaires, médicaments, nébuliseurs, etc. 

Troisièmement, il y a la perte de temps d'équitation pour les chevaux gravement touchés. iI n’y a pas de plaisir à être sur un cheval qui tousse et qui ne peut plus gérer l'exercice facilement et confortablement. 

Enfin, l'effet de la maladie respiratoire même légère sur la performance a été bien documentée dans de nombreuses études différentes de chevaux de course, de chevaux de dressage. Si la maladie respiratoire est présente, même sans signes cliniques évidents (pas de toux, pas de décharge nasale), l’impact sera négatif pour les performances.

Pour résumer, l’inflammation des voies respiratoires chez les chevaux est extrêmement commun. 

La moindre toux même occasionnelle ou le moindre écoulement nasal léger sont des signes qui doivent pousser à faire appel à votre vétérinaire. 

La qualité de l’air dans les écuries est le principal facteur entrainant une inflammation chronique des voies respiratoires sur le long terme (asthme équin). Une bonne gestion de la qualité de l'air dans les écuries peut aider à prévenir ces maladies. 

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